Une heure lumière #1

14/7/2020
Science-fiction

Cela fait quelque temps que j’entends parler de la collection Une heure lumière du Bélial’ sur les réseaux sans pour autant trouver les titres en magasin. Je ne comprends toujours pas pourquoi autant de librairies généralistes boudent à ce point l’imaginaire adulte mais passons. Finalement en me rendant chez un libraire spécialisé, j’ai trouvé trois titres que je me suis empressée d’acheter. Les résumés étant fort prometteurs et le prix raisonnable. 

Ma foi c'était une expérience très agréable que j'ai l'intention réitérer. Un nouveau format s'impose, les livres étant trop courts pour écrire un article, je vous présente(rai) trois livres chaque fois ;).

Graphisme des couvertures : Aurélien Police

L’Homme qui mit fin à l’Histoire de Ken Liu

Ce court roman mélange savamment faits réels et fiction. La narration rappelle celle d’un documentaire et catalogue des témoignages et des interviews de différentes personnes d’intérêt. Ken Liu aborde un sujet qui lui est cher : l’Unité 731, un fait historique peu connu de la Seconde Guerre mondiale durant laquelle les Japonais postés en Chine se sont livrés à des expérimentations monstrueuses sur des Chinois. Même si le gouvernement japonais a reconnu (sans s’excuser), très tard, son existence, cette partie de l’Histoire demeure volontairement sombre et peu médiatisée… 

C’est donc l’histoire d’un couple de scientifiques, l’un Chinois l’autre Japonais mais tous les deux citoyens américains, qui apprennent un peu par hasard l’existence de l’Unité 731. Le choc est terrible. Pourquoi personne n’en entend parler ? Il n’y a pas assez de preuves… Alors, le couple se lance dans la mise au point d’un procédé révolutionnaire : observer de ses propres yeux le passé. Seulement la machine fait débat et surtout sa démocratisation. Cela changerait tout et remettrait en question tout ce que l’humanité croit savoir de son Histoire. Est-ce une si bonne idée de déterrer des griefs, de raviver la colère ? Le passé ne serait plus le passé, en somme. Pourtant, c’est extrêmement tentant, toutes les choses qu’on apprendrait…des choses qui se sont perdues, qui ont été oubliées. Mais pour le couple il s’agit surtout d’un moyen de rendre justice aux victimes de l’unité 731 et prouver la culpabilité du gouvernement japonais. Jusque-là on se dit que, en dehors du risque d’échauffer les passions et de causer des frictions entre les Etats, utiliser la machine semble être une bonne chose. Il y a cependant deux contraintes de taille : une seule personne peut être témoin du passé et une fois ce moment et ce lieu observé, il disparaît à jamais. Il n’est plus accessible, ce qui soulève des objections majeures. Personne d’autre que le témoin ne peut corroborer ce qui a été observé. Et si cette personne ment ? Comment savoir ? En utilisant la machine, on efface l’Histoire petit à petit de manière irrévocable. Au cours de la lecture, j’ai changé maintes fois d’avis. Le débat est passionnant et j’ai adoré lire les témoignages de ceux qui étaient pour comme ceux qui étaient contre. Je comprends la tentation de connaître la vérité, la vraie, et surtout de voir une dernière fois un proche mais aussi de vouloir lui rendre justice. Tout est question de perspective.

Pour tout ceux qui s’intéressent à l’Histoire, je recommande chaudement ce texte qui aborde très bien le négationnisme et remet en question le métier d’historien sans oublier le débat au regard des agissements des soldats en temps de guerre.

Une chose est sûre, ce livre vous donnera matière à réfléchir ! A lire.

Un pont sur la brume de Kij Johnson

Dans ce monde étrange, l’eau est recouverte d’une brume aux propriétés changeantes abritant des créatures appelées les “poissons” et les “Géants”, qui sont extrêmement dangereux. Ainsi les terres sont séparées par un obstacle infranchissable ou presque car quelques personnes bravent la brume en bateau pour relier les rives de villes plus ou moins grandes. Kit Meinem D’Atyar est un architecte de talent qui a été choisi pour construire un pont sur la brume afin de relier plus efficacement et sans danger les terres et réunir l’Empire. Ce projet inédit changera bien des choses, mais il ne se fera pas en un jour. On suit donc Kit dans son labeur mais aussi ses relations avec les habitants des deux villes qu’il compte relier.

C’était une chouette lecture, assez contemplative et fantasmagorique qui m’a un petit peu rappelé l’Appel de Cthulhu. 

Acadie de Dave Hutchinson

Cette histoire est un petit bijou ! Elle se lit en un rien de temps ! On suit Duke, John Wayne Faraday de son vrai nom, un homme de 150 ans et toutes ses dents, qui se retrouve président bien malgré lui d’une colonie disons … originale. Je vous laisse découvrir pourquoi. Notre protagoniste a eu un parcours un peu chaotique avant de rejoindre la colonie, il y a 100 ans. Bougon à l’humour grinçant, flemmard et un brin cynique, Duke n’est pas ravi de ses nouvelles responsabilités de président surtout lorsqu’il apprend qu’une sonde de l’Agence est parvenue à pénétrer leur système sans éveiller les soupçons de leur ligne d’alerte pourtant ultra sophistiquée. Avec son équipe haute en couleur, Duke va devoir trouver une solution pour que l’Agence ne parvienne pas jusqu’à eux.

Une excellent moment de lecture ! Je pensais savoir où l’histoire allait mais je suis passée de surprise en surprise jusqu’à un final complètement inattendu. Chapeau à l’auteur qui réussit, en peu de pages, à nous immerger dans son univers.

May

J'ai découvert la littérature de l'imaginaire enfant en lisant des mangas (Full Metal Alchemist, Claymore, Fruit Basket, Naruto, etc.) qui me permettaient de m’évader. Puis une camarade de classe m'a un jour prêté la trilogie du Dernier souffle de Fiona MacIntoch. Ça a été la révélation ! Depuis je suis avide de lectures de l'imaginaire et plus particulièrement de fantasy qui constitue l'essentiel de ma PAL.

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