Résumé

Dans un monde post-apocalyptique qui se reconstruit après le désastre engendré par les technologies, un don unique a émergé : le Chant. Ceux qui le possèdent s’appellent les Torches mais à Brightland, après le coup d’État du Grand Frère Pérégrine, ils deviennent l’objet d’une chasse aux sorcières et sont renommés les Inhumains. La délation se répand telle une maladie et ceux qui sont démasqués soit subissent une lobotomie qui les privent de leur libre arbitre et leur don, soit deviennent des sirènes qui chassent leurs semblables.

Elsa, une jeune femme Inhumaine vit une romance interdite avec un autre Inhumain, Rye. Alors que la date du mariage forcé d’Elsa et que celle du départ pour le front de Rye approchent, ils décident de s’enfuir. Mais rien ne se passera comme prévu.

L’univers

On comprend vite que le monde décrit qui semble de prime abord correspondre à l’avancée technologique du début du 20e siècle est en fait post-apocalyptique. Suite à la presque extinction des hommes, la première loi fut édictée : n’utiliser aucun carburant inflammable.

L'État de Brightland est en guerre depuis de nombreuses années avec Ayland, qui se situe de l’autre côté de la mer. Là-bas, les Torches sont libres et utilisent leur don pour combattre. De lourdes pertes sont à déplorer dans les deux camps. Brightland souhaite garder à tout prix ses colonies Aylish et pratique une propagande mensongère auprès de sa population qui voit les Aylish comme les envahisseurs.

Toutes les ressources du pays vont dans l’effort de guerre. Le tout sur fond de pureté de la race et de génocide. Les jeunes garçons sont très vite séparés de leur famille pour être formés au combat. L’homosexualité est condamnée, les hommes deviennent quasiment tous soldats et, s’ils reviennent du front vivants, les autorités leur font “cadeau” de deux femmes : une première épouse (plus prestigieux) et une seconde épouse (qui doit obéir à la première). Les jeunes filles sont donc mises en compétition pour l’affection des hommes afin d’éviter toute solidarité féminine. Celles qui ne deviennent pas épouses partent vivre dans les maisons roses, des maisons closes conçues pour les soldats. Le mot d’ordre : faire le plus d’enfants possible. La liberté de culte n’est autorisée que dans sa propre maison et tous rassemblement ou communauté sont proscrits.

Les personnages évoluent dans cette atmosphère étouffante et liberticide qui force l’empathie du lecteur. Le livre dénonce des faits bien réels et aborde de nombreuses thématiques importantes et d’actualité.

Avis

Ce roman choral a été une excellente surprise, je ne m’attendais pas à un univers si riche, si adulte et si sombre. La narration change régulièrement de point de vue et retranscrit brillamment les motivations et convictions de chaque personnage à travers leurs vécus et leurs actions. Plusieurs sont en faveur de la guerre et sont pétris de préjugés, d’autres tentent de survivre par des moyens immoraux, beaucoup sont poussés dans leurs retranchements et quelques-uns risquent la mort à chaque tournant. L’autrice nous garde en haleine tout le long, le rythme est maîtrisé et l’écriture fluide.

Ce roman m’a fait penser à Sense8 et à la duologie du Roi Berger que j’adore. Tous les ingrédients sont réunis pour une superbe saga, j’attends le tome 2 avec impatience !

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