Résumé
Ambre de Volontas est une jeune femme qui, comme son nom l’indique, ne manque pas de volonté. Sa vie de jeune noble de l’Empire de Tharanis oscille entre tenter d’échapper à la vigilance de son garde du corps, progresser dans ses études sous l’oeil acéré d’un précepteur de l’ordre de Zalos et faire des bêtises pour attirer l’attention de son père qu’elle déteste, général et héros sanglant de l’Empire.
Lors d’une de ses échappées, elle est confrontée au Mal, étrange maladie qui frappe la population et lui fait perdre la raison. Peu après, pour une raison inconnue, l’Empereur fait attaquer le duché du père d’Ambre. Celle-ci a juste le temps de s’enfuir. Devenue la femme la plus recherchée du pays pendant que l’Empire détruit tout ce que son père a construit, elle tente d’abord de rallier les terres du Nord pour retrouver son oncle, avant de comprendre que c’est impossible. Elle suit donc les conseils de ses alliés pour se réfugier dans un endroit mystérieux, le seul où elle sera en sécurité, l’Île sans nom, un rocher de falaises dans la mer où il est normalement impossible d’accoster...
Mon avis
Ce résumé ne rend pas hommage au livre, dont l’intrigue est en fait plus complexe et prend en compte une multitude de détails. J’ai tenté d’en mettre les éléments principaux : le culte de Zalos, le Mal qui ravage les campagnes… Tout a sa place, même si elle n’est pas évidente et n’est révélée que petit à petit. Ce que l’on prend au début pour un caprice d’empereur, l’invasion du duché, est en fait une gigantesque manipulation dont la teneur totale m’échappe encore à la fin du tome un. Mais on peut en deviner une grande partie !
Cette qualité d’intrication des indices fait honneur à David Moitet que j’appréciais pour ses ouvrages policiers et de science-fiction, mais que je n’avais encore jamais croisé en fantasy ! Je dirai que c’est un pari plutôt réussi. Le monde de Tharanis est bien développé, tant dans la faune, la flore, que dans les paysages et différentes régions. On s’y laisse prendre !
Son héroïne est pleine de volonté, mais humaine. Elle a ses avis, ses forces et est une vraie tête de mule. Elle apprend la vie, passant d’une noble chouchoutée dont le principal objectif était de faire enrager son père et de lire des manuscrits interdits dans la bibliothèque du château, à celle d’une femme pourchassée, confrontée au sang, à la mort, à la violence et aux séparations forcées. Elle tente de garder la tête sur les épaules, mais est secouée et cela se ressent très bien.
J’ai néanmoins deux défauts à pointer sur ce livre qui m’ont sauté aux yeux.
Le premier, c’est que l’on a à peine le temps de s’attacher aux personnages secondaires qu’ils disparaissent (ou presque). Ambre rencontre des alliés lors de son voyage et en est toujours très vite séparée. Elle n’a pas de compagnon fixe, quelqu’un à qui on peut s'accrocher, jusqu’au cliffhanger final qui n’échappe pas à la règle. C’est en quelque sorte une originalité de ce livre qui m’a néanmoins déçue au fur et à mesure que j’avançais. J’ai du coup beaucoup apprécié les petits chapitres, trop rares, sur les péripéties de ses anciens compagnons, qui continuent d’oeuvrer loin d’elle pour comprendre ce qui se passe.
Le deuxième, c’est que j’ai eu l’impression que l’auteur en faisait toujours plus, pour emporter le lecteur. Et peut-être qu’il nous emporte un peu trop loin. Quand j’ai terminé ce tome un, j’avais la sensation que ce n’était plus le même livre que celui que j’avais commencé. Trop de choses avaient changé. Les changements successifs de décors et de personnages, jusqu’à l’introduction d’un autre ambiance que celle que l’on a depuis le début (de médiévale fantastique à un Paris du XIVe (je ne spoile rien, c’est sur la 4e de couverture du deuxième tome), m’ont donné l’impression d’un sur-renchérissement des événements. L’introduction de la magie est tellement tardive que je me suis même un instant demandée ce qu’elle venait faire là. De même pour ce qu’Ambre peut découvrir sur sa vie, qui semble toujours plus compliqué et a d’ailleurs donné lieu à des confusions de l’éditeur sur la date de mort de sa mère (un coup quand elle avait six ans, un coup à sa naissance). On sent que son passé ne devait pas être aussi compliqué au début.
J’aime le travail de David Moitet, sa trilogie des Mondes de l’alliances qui aura sûrement un jour sa critique sur ce site, ou le Dossier Handel, à qui sa petite touche de fantastique donnera aussi sa place ici. Les Secrets de Tharanis - L’île sans nom reste une bonne lecture que j’ai appréciée. Les deux défauts qui m’ont frappée ne gêneront probablement pas tous les lecteurs ! Si vous aimez l’auteur, son style d’écriture et ce genre de romans, allez-y !
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