Les Maîtres Enlumineurs - Robert Jackson Bennett

23/11/2021
Fantasy
Illustration de couverture : Didier Graffet

Résumé

A Tevanne, ville de l’enluminure depuis 80 ans, il y a les riches d’un côté et les pauvres de l’autre. Les maisons marchandes qui gardent jalousement les secrets de l’enluminure, et la plèbe...

Sancia, ancienne esclave devenue voleuse, propose des services uniques qui font d’elle un ovni dans son domaine. Son but ? Survivre dans cette ville ghettoïsée et gagner suffisamment d’argent pour retirer la plaque d’enluminure qu'elle a dans la tête et qui lui pourrit la vie. Cette plaque lui permet, d’un simple contact de la peau, un accès intempestif à l’esprit des objets et à leur histoire. Mais en retour, ce “don” empêche malheureusement Sancia de toucher un autre être humain. La jeune femme s’embarque alors dans un cambriolage à haut risque mais dont la récompense la mettrait définitivement à l’abri du besoin. Malheureusement, tout va mal tourner pour elle...

L’univers

Les habitants de Tevanne seraient les rescapés de la destruction massive causée par les hiérophantes, les créateurs de l’enluminure. Ils réalisaient des prodiges mais une guerre les opposant à leur création éclata. La civilisation des Occidentaux se serait alors éteinte. Tevanne aurait retrouvé des vestiges de cette ancienne civilisation leur permettant d’étudier l’enluminure.

Qu’est-ce que l’enluminure ? Pour faire simple, il s’agit de programmation informatique ! A la différence que le “code” est gravé sur l’objet que l’on souhaite manipuler. Par exemple, convaincre un objet qu’il est moins lourd ou plus résistant qu’il ne l’est. Si une poutre en bois est enluminée correctement, elle devient incassable ! Ce savoir est bien sûr complexe et demande des études approfondies, du matériel et des livres. Les plus rapides, les plus malins ou même les plus aisés sautent sur l’occasion pour créer leur “maison marchande” et leur Campo, sorte de ville dans la ville où seuls les plus riches peuvent pénétrer. L’art d’enluminer devient une discipline élitiste réservée aux hommes. Certains membres de la plèbe tels que Claudia et Giovanni volent les livres des maisons marchandes ou apprennent par eux-mêmes l’enluminure et travaillent clandestinement. On les appelle les “ferrailleurs". Ceux-ci seront des alliés de taille dans les missions de Sancia.

J’ai particulièrement aimé ce système de magie, même si c’est un vrai casse-tête pour les personnages, et aussi découvrir les catastrophes causées par une enluminure ratée ! On en sait au final peu dans ce premier tome car les enlumineurs sont encore loin du niveau de connaissance des hiérophantes. Ça promet pour la suite !

L’intrigue

Je n’en dirai pas trop pour ne pas vous gâcher le plaisir. Pour résumer, Sancia vole un objet très puissant qui aurait très certainement appartenu aux hiérophantes. Mais entre de mauvaises mains, l’objet pourrait causer des catastrophes.

Les personnages

Je ne vous cache pas que les personnages, et surtout l'héroïne, m’ont laissé froide au début. J’avais l’impression que j’avais lu ce protagoniste encore et encore. Vous savez, la jeune fille badass talentueuse mais pauvre qui a eu une enfance hardcore ? On la retrouve notamment dans Les Faucons de Raverra ou dans Shades of Magic pour n’en citer que deux. 

C’est grâce à l’arrivée du personnage de Clef, l’objet que Sancia a volé (oui, oui l’objet enluminé des hiérophantes est une Clef avec laquelle Sancia peut communiquer !), que le récit a commencé à me plaire ! Heureusement cela se produit au début du roman, j’aurais regretté d’arrêter ma lecture ! Clef n’a pas sa langue dans sa poche, c’est le comic relief du récit et on s’attache très rapidement à lui. Malheureusement, il est amnésique et a oublié ses origines. 

On retrouve aussi la figure du justicier en la personne de Gregor Dandolo, le fils d’une riche maison marchande qui souhaite installer une police dans Tevanne pour mettre fin au crime et à la corruption. Il est valeureux mais sacrément naïf… même s’il m’a semblé plat, vers la fin du premier tome, j’ai compris qu’il avait bien plus de substance que je ne croyais. J’attends donc de voir son évolution par la suite.

Mon deuxième personnage préféré après Clef est l’enlumineur Orso, un quinquagénaire imbu de sa personne, génie et misanthrope qui a une réserve inépuisable d’insultes. Toujours de mauvaise humeur, il est néanmoins essentiel à l’intrigue et apporte un peu de peps à la joyeuse (non) bande qui se forme petit à petit.

Mon avis

Ce roman n’est pas un coup de cœur malgré ses nombreuses qualités. Comme il s’agit d’un premier tome, la mise en place de l’univers est parfois un peu lourde mais c’est excusable. L’action est cependant bien dosée, je ne me suis pas ennuyée. Le système de magie est brillant et titille la curiosité. Les personnages sont un peu le point noir… Ils deviennent intéressants seulement à partir de la deuxième moitié du livre ce qui est dommage mais j’ai tout de même hâte de les retrouver dans la suite ce qui veut dire que ce n’est pas rédhibitoire.  Enfin, l’intrigue est, hélas, un peu cousue de fil blanc. J’ai deviné très vite qui était l’antagoniste de l’histoire. Néanmoins, ses motivations ont le mérite d’être crédibles. Une chouette lecture, en somme, et un début d’univers prometteur ! J’ai acheté la suite car je sens que le deuxième tome sera meilleur, en tout cas c’est ce que la fin du premier laissait profiler.



May

J'ai découvert la littérature de l'imaginaire enfant en lisant des mangas (Full Metal Alchemist, Claymore, Fruit Basket, Naruto, etc.) qui me permettaient de m’évader. Puis une camarade de classe m'a un jour prêté la trilogie du Dernier souffle de Fiona MacIntoch. Ça a été la révélation ! Depuis je suis avide de lectures de l'imaginaire et plus particulièrement de fantasy qui constitue l'essentiel de ma PAL.

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