Le Sang des sept Rois - Régis Goddyn

12/12/2023
Fantasy

Résumé

Le petit comté de Hauteterre est perdu à la frontière des montagnes du septième Royaume. Il ne s’y passe jamais rien et le sergent Orville, au passé mouvementé et aimant profiter des bonnes chaires, s’y ennuie ferme, entre rondes et temps de repos dans la salle des gardes. Lorsque deux enfants sont kidnappés dans des conditions peu communes, il est envoyé, sous l’ordre de son maître, dans la montagne à leur recherche. En parallèle, ce dernier prévient son suzerain, selon les conditions édictées depuis des siècles pour un enlèvement de ce type, basculant ainsi l’équilibre précaire que les sept Royaumes connaissaient depuis des siècles. La longue traque d’Orville ne fait que commencer et il ne tardera pas à comprendre que ce qui se trame le dépasse. Tout remonte au mythe de la fondation des Royaumes et aux premiers Rois. Leur sang coule dans les veines des nobles et du peuple… Est-il réellement maudit comme le clament les théocrates ? Quel est le rôle des rebelles, kidnappeurs d’enfants ? L’ennemi est-il vraiment celui indiqué ? Orville n’est-il qu’un pion au milieu de considérations politiques ou réussira-t-il, grâce aux mystérieux pouvoirs qu’il se découvre, à devenir acteur et déclencheur du futur des sept Royaumes ?

Mon avis

Nous sommes dans un contexte pur d’héroïc fantasy, dans une période moyen-âgeuse avec des éléments de magie. L’intrigue est complexe, intriquée et, à la fin du troisième tome (sur sept), je n’ai toujours pas tous les éléments en main, avec notamment un gros point mystérieux encore qui permet d’entrevoir peut-être quelques éléments qui agrandiraient encore le monde des sept Royaumes. Ce roman à la troisième personne, sauf pour les passages où Orville écrit dans son journal, permet de suivre plusieurs lieux et personnages, ceux-ci se multipliant au fur et à mesure que l’intrigue avance. Néanmoins, je n’ai encore jamais été perdue malgré le fait que je ne cesse de poser et reprendre cette série. Une grosse part de mystère reste donc suffisamment prégnante pour que j’ai envie de savoir ce qu’il en est et que je veuille aller au bout, mais pas suffisamment palpitante pour que je ne lise ces sept tomes d’un coup (j’ai commencé en juillet, nous sommes en novembre à l’heure où j’écris ces mots). 

J’ai mis longtemps à m’attacher aux personnages, surtout à Orville, mais c’est fait. Il y a une évolution dans leur comportement, dans leurs sentiments et leur manière d’être, qui les rend humains. Ils ont de nombreuses faiblesses, qu’elles soient amoureuses ou d’orgueil pur. Je me suis par contre immédiatement attachée à Rosa, que j’identifie comme un deuxième personnage principal et qui n’a encore, à ce stade, jamais rencontré Orville. C’est un personnage de femme forte, décidée, au passé brutal et au futur incertain, mais qui avance avec certitude. Elle est néanmoins très mystérieuse, on sait rarement ce qu’elle pense. Beaucoup de personnages secondaires gravitent autour d’eux, avec tous leurs caractéristiques et leurs personnalités. On les aime ou on les aime moins… on les quitte de toute façon, pour mieux les retrouver, le temps d’un chapitre ponctuel ou plus tard dans l’histoire.

Il y a en effet quelques rebondissements où des personnages que l’on a quittés plus tôt se révèlent dans un autre rôle que celui qu’on leur connaît. Cela permet de maintenir en haleine sur la durée. Avec, néanmoins, un bémol : je ne parle ici que des gentils ou des personnages “gris”, ni vraiment gentils, ni vraiment méchants. Car les méchants, eux, le sont vraiment. Par pur intérêt, sans conscience, ils pillent, détruisent, tuent, violent (les femmes sont des “troupeaux” pour la reproduction, enfermées dans des prisons et sorties au bon vouloir pour une nuit, battues si elles ne tombent pas enceintes)… Sauf de rares cas, ceux-ci étant clairement repérables dès le début, ils ne se remettent jamais en question dans leur quête complètement folle et absurde d’un nouvel ordre et du pouvoir, semant la terreur autour d’eux. Je rappelle néanmoins que je n’en suis qu’au troisième tome, peut-être que des changements à ce niveau m’attendent.

Le monde qui a été construit, autour des sept Royaumes et de leur histoire commune, est riche en géographie. Des montagnes, des plaines, une mer intérieure et un océan extérieur, des lieux inexplorés et des ruines anciennes, des villes riches et des comtés éloignés et pauvres, une île entourée de falaises et un archipel de pirates… Les personnages voyagent beaucoup et nous permettent de découvrir la géographie du continent avec eux. La carte en début d’ouvrage est notre meilleure alliée pour identifier les Royaumes et suivre leurs déplacements. J’apprécie ce voyage et les ambiances différentes selon l’endroit où les personnages se situent ! Car nous pouvons trouver Orville à un endroit, Rosa à un autre, suivre les avancées des vilains dans un troisième… D’un chapitre à l’autre, l’ambiance est complètement différente. Cela permet également au narrateur de sauter quelques mois dans la narration d’un personnage sans que cela ne dérange et qu’on ait l’impression de manquer quelque chose. 

Pour conclure avec un petit point négatif, je déteste les longues tirades des personnages pour expliquer un événement du passé ou un contexte. Cela crée des monologues immenses qui n’ont rien de naturels et qui, bien que nécessaires à la compréhension de l’intrigue, sont souvent ennuyeux. 

Conclusion

Sans être un coup de cœur, cette série se laisse lire volontiers, deux chapitres par-ci, une centaine de pages par-là pour ma part. J’irai sans doute au bout, mais probablement qu’il va me falloir quelques mois et d’autres lectures entre deux pauses pour le terminer !

Tine

Quand j’étais petite, je dévorais tous les livres qui me tombaient sous la main. J’ai découvert au collège la littérature de l’imaginaire et suis devenue accro. Mais en grandissant, je suis restée bloquée à la littérature jeunesse, que je consomme toujours avec un plaisir sans égal ! Je fais tout de même parfois quelques incursions dans le monde des adultes, mais j’aime proposer à mon entourage des ouvrages de littérature jeunesse qui, pour moi, dépassent les frontières des âges. Quand on aime, on ne compte pas (le nombre d’années) ! Pour ma part, j’ai lu la trilogie du Dernier souffle au lycée ! Un vrai régal !

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