L’Effet Matilda - Ellie Irving

12/12/2023
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Résumé

Matilda veut devenir inventeuse. Passionnée grâce à son grand-père, elle ne cesse de bricoler et de créer de nouvelles inventions. Elle regrette juste sa vie tranquille dans un village d’Angleterre où ses parents refusent tout ce qui sort de l’ordinaire et où les pires sorties sont sans doute les visites à la maison de retraite où vit sa grand-mère. Un jour, elle perd à un concours d’inventions sous prétexte… qu’elle est une fille ! Folle de colère et incomprise, elle observe, ébahie, sa grand-mère si ennuyeuse prendre sa défense et révéler son ancien métier : astrophysicienne. Non seulement elle s’est fait voler une découverte, quelques décennies auparavant, mais en plus le voleur, l’odieux professeur Smocks, va recevoir le prix Nobel. C’est décidé, Matilda va réparer cette injustice. Et si, pour cela, il faut amener sa grand-mère jusqu’en Suède, à l’insu de ses parents, en seulement quatre jours, sans argent ni passeport, Matilda le fera !

Mon avis

L’effet Matilda est le nom donné à l’attribution des découvertes faites par une femme à un collègue masculin, en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, une militante des droits des femmes du 19e siècle. Rien à voir avec Roald Dahl, donc, dont le nom peut venir assez naturellement à la lecture du titre, si ce n’est que le loufoque et l’improbabilité des aventures vécues par Matilda et sa grand-mère a peut-être un petit esprit Roald Dahl… 

Ce roman pour les 8-12 ans publié chez Castelmore enchaîne les rebondissements! On ne souffle jamais, se demandant toujours quelle moyen de transport vont ensuite prendre les deux aventurières : bateau-stop, montgolfière-stop, voiture de trafiquante roumaine richissime-stop, on assiste à une multiplication des moyens pour se rendre en Suède depuis l’Angleterre, avec peu d’argent et sans papiers, mais avec des rencontres toutes plus truculentes les unes que les autres. Un grand bravo à la traductrice, Virginie Paitrault, qui a su transposer les jeux de mots anglais en français ! C’est, qui plus est, très facile à lire.

Matilda est une jeune fille avec énormément d’énergie (elle m’a fatiguée alors que je ne faisais que lire) et qui ne perd (presque) jamais espoir. Sa relation avec sa grand-mère, qui s’étoffe et se renforce tout au long du livre, est belle. J’ai aimé cet aspect intergénérationnel, où chacune a ses forces et ses faiblesses. Matilda a la vigueur, l’instinct et l’impulsivité de la jeunesse alors que sa grand-mère, au corps plus faible, possède le recul et les connaissances pour les sortir de situations en apparence inextricables (elle sait piloter une montgolfière !). Elles sont complémentaires, et, aidées par toutes leurs rencontres, arrivent à leur but (aucun spoiler, c’est une évidence dans ce type d’ouvrage) !

Un des éléments que j’ai le plus aimés est sans doute le suivi en parallèle des parents, qui, découvrant la disparition de la grand-mère et de leur fille, finissent par se lancer sur leurs traces. Eux qui ne sortaient jamais de leur quotidien sont les personnages qui évoluent le plus tout au long du roman, se permettant, une, deux, six folies, jusqu’à redécouvrir la joie de l’impromptu et de l’aventure !

Il y a des hauts, des bas, des réussites, des déceptions, des moments de frayeur, d’autres de joie et encore d’autres de tendresse, le tout pour une conclusion haute en couleurs dans le hall de remise des prix Nobels. 

Conclusion

Si j’ai d’abord été dérangée par l’invraisemblabilité du voyage (poser une montgolfière en haut de la Tour Eiffel et descendre ensuite les marches à pieds pour être cueillies comme des terroristes par la police, mais réussir à s’échapper…), j’ai fini par lâcher prise et à me faire une raison. Ellie Irving a traité d’un sujet sérieux sur le ton humoristique afin de sensibiliser les plus jeunes, et c’est réussi ! Mesdames, revendiquez vos inventions et n’hésitez pas à bricoler !

Tine

Quand j’étais petite, je dévorais tous les livres qui me tombaient sous la main. J’ai découvert au collège la littérature de l’imaginaire et suis devenue accro. Mais en grandissant, je suis restée bloquée à la littérature jeunesse, que je consomme toujours avec un plaisir sans égal ! Je fais tout de même parfois quelques incursions dans le monde des adultes, mais j’aime proposer à mon entourage des ouvrages de littérature jeunesse qui, pour moi, dépassent les frontières des âges. Quand on aime, on ne compte pas (le nombre d’années) ! Pour ma part, j’ai lu la trilogie du Dernier souffle au lycée ! Un vrai régal !

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