La dernière guerre de Fabrice Colin

26/4/2025
Fantastique
Duologie : La dernière guerre

Résumé

Floryan est avec ses amis à bord de la ligne 6 du métro à Paris, en 2012, quand celle-ci est victime d’un attentat et explose. Floryan meurt. Quand il ouvre les yeux, il découvre un paysage magnifique et inconnu. Un Elohim lui annonce qu’il a quarante-neuf jours pour choisir de sauter dans un gouffre, le Nihil, sans savoir ce qui l’attend ou rejoindre le paradis dont il lui donne un avant-goût de félicité. Floryan choisit de mettre à profit ses quarante-neuf jours en explorant sa nouvelle condition (il ne ressent ni la faim, ni la fatigue) et le monde inédit qui l’entoure. C’est alors qu’il rencontre un autre homme, qui lui présente une troisième voie : rester au “purgatoire”, l’Intermonde, et intégrer une communauté hiérarchisée aux règles bien définies. 

Mon avis

Il est un peu difficile de donner mon avis sur les deux tomes en même temps, car ceux-ci sont très différent. Dans le premier tome, on suit Floryan dans sa vie sur l’Intermonde, sa découverte du quotidien et ses plongées dans le passé et le futur de la Terre grâce aux vapeurs créées par le Nihil. On se rend compte que les Elohim sont en fait dangereux et que, plutôt qu’un purgatoire, il serait encore vivant, juste autrement. Dans le second tome, retour sur Terre. On suit Rain, rencontrée par Floryan dans le premier, alors qu’elle tente de survivre sur une Terre post-apocalyptique, ravagée par la maladie, les catastrophes naturelles et l’infertilité. Le titre du second tome étant seconde vie, je pense que je ne vous spoile pas trop en vous disant que l’on a affaire à une réincarnation de Floryan. Qui est-ce entre Eliot ou Anthony, les deux jeunes hommes qui accompagnent Rain dans son périple ? Je ne vous le dirai pas !

Nous avons donc deux univers complètement différents, et, pourtant, une histoire qui se suit. Le premier tome est un peu plus contemplatif, Floryan est très spectateur et son cercle géographique est restreint, donc il bouge peu. Dans le second, en revanche, il y a de nombreuses scènes d'action, les personnages voyagent… Deux salles, deux ambiances, mais un plaisir plutôt renouvelé.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Floryan. C’est un parfait adolescent blasé et rebelle à la fois, qui avance à coups d’hormones, veut être traité comme un adulte, se jette dans la gueule du loup, mais n’est pas complètement idiot pour autant. Il est vivant, tout simplement. Je m’y suis énormément attachée. De manière générale, ce sentiment pour Floryan se répercute sur les autres personnages, aimables ou détestables, voire les deux à la fois, mais toujours très humains, même pour les secondaires. En conséquence, j’ai eu beaucoup plus de mal à m’attacher à la réincarnation de Floryan. Ce n’était plus le même… Et il m’a manqué dans le deuxième tome. J’ai un peu moins accroché avec Rain, mais elle est également très réussie. Par contre, j’ai trouvé qu’on aurait totalement pu se passer du deuxième personnage accompagnant Rain, qui n’existe que pour créer un triangle amoureux aussi inutile que tragique.

De manière contradictoire, le premier tome a été plus long à lire que le second. La grosse découverte sur l’Intermonde et les Elohim n'arrive qu’à la fin, toute cuite, dans un carnet laissé par un ancien membre d’une autre communauté. On alterne principalement entre plongées dans le passé et, surtout, le futur avec Rain, et l’intégration puis la remise en question de Floryan dans sa communauté. Cela crée souvent de belles longueurs, alors que l’auteur passe trop vite sur d’autres passages qu’on aurait aimé plus longs. 

Le second tome, au contraire, ne s’arrête presque jamais, sauf pendant la traversée de l’Atlantique dont l’auteur profite pour nous faire découvrir le passé d’un des personnages. Cela m’a marquée car les événements importants décrits ont lieu en 2024, 2025… L’action rebondit sans cesse, on n’arrête pas de rencontrer de nouvelles personnes, la course contre la montre nous fait haleter, jusqu’au grand final.

Ce deuxième tome m’a un peu laissée sur ma faim. On m’avait promis une guerre dans le titre de la duologie, je la cherche encore… Un combat, oui. Une lutte acharnée pour la survie, oui. Mais une guerre ? Non, clairement pas. A aucun moment on ne retrouve deux armées face à face. On a juste trois adolescents qui font de leur mieux pour sauver le monde face à des êtres monstrueux d’une autre planète. Et plein de questions sont laissées en suspens. 

/SPOILER/ La Terre est sauvée, mais qu’en est-il de l’Intermonde et de toutes les personnes qui continueront d’y entrer comme Floryan ?  Je n’ai pas vraiment compris non plus comment les personnes qui se retrouvent sur une autre planète peuvent ne pas avoir besoin de manger, de dormir, et se soignent de quasiment toutes les blessures. C’est pour moi un gros point d’ombre qui aurait mérité une explication. /FIN SPOILER/ 

Pour conclure, je ne suis pas certaine que ce soit de la jeunesse à proprement parler. Je les mettrai plus en young adult. Les thèmes de la mort, des interdits, des relations sexuelles, de la violence physique comme mentale, de la manipulation, sans oublier tout le package apocalyptique, m’ont fait changer la catégorie dans laquelle je l’avais initialement rangé.

En conclusion

La duologie La dernière guerre est une lecture agréable, dans un style impeccable, où on change allègrement de genres et de personnages, mais de manière fluide et bien menée. Fabrice Colin a mis en place un monde intéressant, sur lequel j’aurais aimé en savoir un petit peu plus. Ce n’était pas un coup de cœur, mais je lirai avec plaisir ses autres écrits si je tombe dessus un jour (et au vu de sa bibliographie, il y a des chances !).

Tine

Quand j’étais petite, je dévorais tous les livres qui me tombaient sous la main. J’ai découvert au collège la littérature de l’imaginaire et suis devenue accro. Mais en grandissant, je suis restée bloquée à la littérature jeunesse, que je consomme toujours avec un plaisir sans égal ! Je fais tout de même parfois quelques incursions dans le monde des adultes, mais j’aime proposer à mon entourage des ouvrages de littérature jeunesse qui, pour moi, dépassent les frontières des âges. Quand on aime, on ne compte pas (le nombre d’années) ! Pour ma part, j’ai lu la trilogie du Dernier souffle au lycée ! Un vrai régal !

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