Au carrefour des étoiles - Clifford D. Simak

13/5/2023
Science-fiction

Résumé 

L’agent de la CIA, Claude Lewis, a pour mission d’enquêter sur Enoch Wallace. Ce “fermier” du Wisconsin reclus dans une maison sans âge devrait déjà être mort de vieillesse, et pourtant on lui donnerait la trentaine. Comment est-ce possible ?

De son côté, Enoch se sait surveillé, mais il a trop à gérer pour s’en soucier dans l’immédiat, l’avenir de la station galactique terrienne est en danger !

Avis

Au carrefour des étoiles est une très bonne lecture. Sans être un coup de cœur, j’ai eu plaisir à lire ce récit lors de mes trajets, et pour cause il a été récompensé par le prix Hugo en 1964 ! Mon édition contient la nouvelle traduction de 2021 réalisée par Pierre-Paul Durastanti, traducteur très prolifique en science-fiction que j’ai découvert grâce à la collection Une heure lumière des éditions le Bélial’. L’écriture est irréprochable, c’est fluide. On ne devinerait pas forcément que le texte est aussi vieux. 

Le début du récit est relaté du point de vue de Claude Lewis qui épie Enoch jour après jour jusqu’à connaître par cœur ses habitudes quotidiennes. Il interroge les voisins et chaque fois qu’il en apprend un peu plus sur ce “fermier”, le mystère l’entourant s’épaissit.

Alors que le lecteur n’en peut plus et souhaite connaître la vérité sur cet étrange personnage qui échappe miraculeusement aux affres du temps, l’auteur choisit justement de passer au point de vue d’Enoch. Le récit démarre alors vraiment et déroule son plein potentiel. 

Au carrefour des étoiles est un roman qui prend son temps. Il ne s’agit pas de remplir hâtivement les pages d’actions, de rebondissements. Il pourrait même être qualifié de contemplatif par moments tellement l’auteur a réfléchi son texte. L’immersion dans la vie d’Enoch Wallace est une vraie réussite car on apprend toute sa routine, ses moindres pensées et interrogations. Il est profondément humain et attachant. Il est d’une extrême curiosité aussi, et a été choisi par Ulysses, un extra-terrestre, pour devenir le gardien d’un relai galactique, le seul et unique de la planète Terre.

La majorité du récit se focalise sur la vie en autarcie d’Enoch. Bien qu’il vive à l’écart de la société depuis de nombreuses années, il reste très attaché à son pays. Sa solitude est prégnante, parfois douloureuse. La sobriété de ses occupations entre en opposition avec le mode de vie moderne. C’est un homme d’un autre temps, le fruit d’une époque, mais cela ne l'empêche pas d’être visionnaire. Et c’est en cela que sa relation avec les extra-terrestres me captive. Il ne se passe “pas grand-chose” mais, sous couvert de discussions anodines, de grandes idées et d’importants concepts sont abordés. Les principaux thèmes sont la guerre, la violence, la condition humaine, l’avancée technologique et ses conséquences, l'anthropomorphisme, la solitude, le racisme, etc.

Alors que le lecteur s’est habitué et attaché (pour ma part) à Enoch et son quotidien, plusieurs événements dramatiques viennent bouleverser tout cela et les enjeux sont énormes ! J’étais tellement tendue quand les choses se sont gâtées pour Enoch. La notion de choix déterminants et même de dilemme est brillamment exploitée. Je n’aurais pas forcément su quoi faire si j’avais été à la place du personnage principal, ce qui prouve que le récit est parfaitement maîtrisé. Le rythme est lent pendant les ¾ du roman et s’accélère vers la fin. 

En ce qui concerne les personnages, ils ne sont pas très nombreux, mais ils sont tous réussis, soit je les adore, soit je les déteste ! Il y en a peut-être un qui m’a laissé indifférente : l’agent Claude Lewis. Il y a pour moi une occasion manquée avec ce personnage.

 Conclusion

C’est un récit bienveillant, sans violence gratuite. Lorsqu’elle a lieu, elle est condamnée. Cela devient rare dans les récits modernes, hélas. 

J’ai refermé le livre pleinement satisfaite. Je ne peux que recommander ce classique du genre. Il plaira sans aucun doute au lecteur d’aujourd’hui car il reste d’actualité. Le livre se lit rapidement, son format tient dans un sac et la couverture est réussie. Je ne saurais dire pourquoi ce n’est pas un coup de cœur car je n’ai rien de négatif à dire. Il me manquait peut-être un petit quelque chose. Quoi qu'il en soit, je me félicite d’avoir acheté ce petit livre.

May

J'ai découvert la littérature de l'imaginaire enfant en lisant des mangas (Full Metal Alchemist, Claymore, Fruit Basket, Naruto, etc.) qui me permettaient de m’évader. Puis une camarade de classe m'a un jour prêté la trilogie du Dernier souffle de Fiona MacIntoch. Ça a été la révélation ! Depuis je suis avide de lectures de l'imaginaire et plus particulièrement de fantasy qui constitue l'essentiel de ma PAL.

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