Résumé
Dans la jolie ville côtière de Pérennia, Maïan passe du paradis dans les bras du garçon qu’elle aime à l’enfer pour avoir bravé un défenseur de la Vertu, homme de main des Dévots, religieux dont nul n’a jamais vu le visage et qui régissent la ville. Humiliée, jugée, brisée à jamais, elle est sauvée in extremis et se retrouve dans la Ville-Basse, la Pérennia souterraine d’où personne ne revient.
Leonardo, quant à lui, a choisi l’exil volontaire après avoir attisé la colère des défenseurs pour avoir construit une machine, chose interdite. Privé de sa main droite, il n’a d’autre choix que de se résoudre à plonger au coeur de la terre.
Par l’intermédiaire de leurs nouveaux protecteurs respectifs, ils se rencontrent et Leonardo est sans doute le seul capable d’aider Maïan à remarcher… Mais la machine qu’il construit n’est pas sans attiser les convoitises, notamment celle du prince d’en-dessous, descendant de l’ancien dirigeant de la ville, bien déterminé à récupérer la place qui lui revient de droit.
Mon avis
Je lis très peu de Steampunk, mais quand May m’a offert ce livre, j’étais ravie. C’était l’occasion pour moi de me plonger dans ce monde que je connais peu !
Le Fer au coeur se situe dans une ambiance moyen-âgeuse. Au fur et à mesure de l’ouvrage, on comprend que la ville a déjà connu une période plus avancée, voire même une révolution industrielle, mais l’arrivée des Dévots a tout changé. Les machines, l’usage de la vapeur, tout est banni et les habitants vivent sous le joug imposé par la secte religieuse sans vraiment se poser de questions.
Dans l’ensemble, l’intrigue se tient. Le pouvoir autoritaire de la secte religieuse est suffisamment bien décrit pour expliquer la passivité des habitants de la Ville-Haute, qui n’ont pas vraiment envie de changer les choses. Il y a également un côté féministe, parfois assez cru, qui m’a bien plu, une des scènes menées par les femmes n’étant pas sans me rappeler mes cours d’Histoire sur la Révolution française. La Ville-Haute comme la Ville-Basse sont deux mondes très différents, avec leurs spécificités et dont les ambiances ont su me convaincre.
Rien n’est blanc ou noir. Dans la Ville-Haute, normalement pure, on brise et on trahit. Dans la Ville-Basse, les rebuts, on retrouve de l’affection et de l’entraide malgré la dureté de la vie. Le parcours des personnages est semé d'embûches. Il ne leur est pas épargné grand-chose, mais cela rend ce roman plus réaliste et plus fort.
J’ai bien aimé le personnage de Leonardo, petit génie décalé et mal dans sa peau, amoureux de Maïan et sans cesse éconduit. Malheureusement pour le jeune homme, il se fait constamment voler la vedette, même si sans lui il n’y aurait pas d’histoire. Quant au personnage de Maïan, il ne m’a pas du tout attiré. Elle m’était sympathique au début, mais, à partir du moment où elle se retrouve dans la Ville-Basse, elle m’est devenue antipathique. Je n’ai pas éprouvé de sentiments quant à la fin qui lui est réservée, ce qui est assez cruel de ma part… Ce qui sauve ce roman, ce sont les personnages secondaires, qui m’ont vraiment plu. Il sont presque autant développés que les personnages principaux et sortent du lot.
C’était une lecture sympathique, mais pas extraordinaire. Je n’avais pas beaucoup d’anticipation de la fin, même pendant les moments excitants. En parlant de la fin, ne vous attendez pas à un happy end ! L’auteur a trouvé un excellent moyen pour conclure sans s’épandre sur le futur de la ville. Elle m’a surprise, sans pour autant m’émouvoir outre mesure.
La grande particularité de cette lecture pour moi aura été son originalité. Avec le style steampunk auquel je ne suis pas habituée, j’ai eu l’impression de découvrir quelque chose de nouveau, que je n’avais encore jamais lu, ce qui est rare.
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